Balade Etrusque

Balade des Etrusques

Avez vous suivi la balade des Etrusques dans les jardins de la résidence?

Venez arpenter ce parcours qui vous fera découvrir la civilisation Étrusque au travers de 12 thèmes généraux.

01 L'Orangeraie

L’orangeraie se veut un clin d’œil à l’histoire du site qui a longtemps abrité des serres horticoles. Elle est également la première étape du voyage auquel nous vous convions. Venez arpenter notre parcours qui vous fera découvrir la civilisation Étrusque au travers de 12 thèmes généraux.

À commencer par l’agriculture qui s’appuie sur une région fertile et sur un grand intérêt des Étrusques à la mise en valeur de leur sol. Les pratiques religieuses et divinatoires déterminent le bornage, qui leur permet de délimiter les champs et de régler les conflits de propriété et d’usage, et l’hydraulique Étrusques résout les problèmes d’irrigation.

« Dans un sol gras, comme on est Etrurie, on voit des labours féconds et qui ne connaissent pas la jachère, des arbres de belle venue, et nulle part de la mousse. » Varron RR1.9.5 in Heurgon.


02 La Place des Etrusques

Nous sommes tous des Étrusques…

Nous trouvons effectivement des traces Étrusques dans notre quotidien. À commencer par notre alphabet. Le saviez-vous ? La présence du C (et non du gamma grec) en troisième position… A B C…

Notre État civil a également des origines Étrusques. En effet, comme, nous nous désignons par un prénom et un nom de famille, alors qu’en Grèce est adopté un nom individuel suivi du nom du père tel qu’Alexandre, fils de Philippe…

Il pourrait être cité dans tant d’autres exemples et nous espérons que ce petit voyage vous permettra de découvrir toutes les richesses de cette civilisation.

Commençons par un petit point d’histoire sur la civilisation Étrusque

Les Étrusques sont un peuple qui a vécu dans le centre de la péninsule italienne depuis la fin de l’âge du bronze jusqu’à la prise par les Romains de Velzna en 264 av. J.-C..

Ils étaient d’abord connus des Grecs sous le nom de Tyrrhéniens ou « Tyrsènes » qui a été donné à la mer, si l’on croit l’historien grec Dennis d’Halicarnasse.

Cette civilisation se caractérise par l’ascension d’une série de cités prospères entretenant des échanges culturels et commerciaux avec divers pays méditerranéens, puis par leur progression militaire vers le sud, contrôlant la modeste Rome qui sera gouvernée durant un siècle par les rois étrusques, ils font dans les colonies de Capoue et Pompéi.

La puissance Étrusques décline avec les invasions des Celtes et des Samnites, puis la conquête progressive par la République romaine. En 17 av. J.-C., l’ensemble du territoire Étrusque devenu la Regio VII, est incorporé dans le découpage administratif de l’Italie Romaine.


03 Virgile

Virgile, en latin Publius Verillius Maro (né vers le 15 octobre 70 av. J.-. à Andes, dans l’actuelle Lombardie et mort le 21 septembre 19 av. J.-C. à Brindes dans le sud), est un poète latin contemporain de la fin de la République romaine et du début du règne de l’empereur Auguste.

Virgile était né Étrusque. Il était en effet originaire de Mantoue, une ville de la plaine du Pô dont les fouilles récentes ont bien montré le caractère Étrusque.

Le poète Souligne d’ailleurs dans l’Eneide les origines Étrusques de sa ville natale, et son propre surnom de Maro était en fait le nom d’un magistrat Étrusque.

Virgile va d’ailleurs plus loin dans son épopée en faisant des Étrusques des alliés d’Enée, allant ainsi à l’encontre de toute tradition.

On trouve même chez lui une curieuse histoire, peu attestée par ailleurs, qui tisse un lien supplémentaire entre Asie mineure et Italie. Les Troyens ou Dardaniens seraient les descendants d’un certain Dardanos venu en fait… De Cortone en Etrurie !

Ainsi, les Troyens d’Enée, en débarquant en Italie, ne faisaient que revenir berceau de leurs ancêtres.

Dans cette vision virgilienne, le rôle attribué aux Étrusques, pour la fondation de Rome était décidément primordial, et c’est tout un symbole.


04 La Marine

La flotte Etrusque est un terme qui indique une convergence d’intérêts à dominante commerciale des villes côtières de l’Etrurie maritime, proche de Caere, Tarquinia, Vetulonia et Populonia, qui unissaient leur flotte chaque fois que leur intérêt commun était menacé.

Les Étrusques avaient des rapports commerciaux aussi bien harmonieux que conflictuels avec les autres peuples qui naviguaient en Méditerranée.

Aristote prétendait par exemple que l’entente entre Étrusques et Carthaginois était si étroite qu’elle donnait l’impression qu’ils étaient citoyens d’une même cité. Dans un autre temps une partie des Grecs les considéraient comme des pirates.

« Voici que, dans leurs nefs aux solides bancs de rameurs, des pirates Tyrrhéniens arrivèrent rapidement sur la noire mer, et une destinée mauvaise les amenait. »

Homère, Hymne à Dionysos, traduction de Leconte de Lisle, 1868.

Pendant la période de conflit avec les villes grecques, il s’agissait plutôt d’actions de guerre (corsaire) que de piraterie ou de vraies expéditions militaires.

« La puissance des Étrusques était si grande que leur renommée n’était pas  uniquement sur terre, mais aussi sur la mer, sur toute l’extension de l’Italie, des Alpes jusqu’au détroit de Messine. »

Tite Live


05 Les Thermes

Les Étrusques connaissaient les propriétés bénéfiques des eaux thermales qu’ils employaient notamment pour le soin de nombreuses maladies.

Les eaux thermales de l’Etrurie semblaient particulièrement appropriées par la variété de leurs caractéristiques. Scribonius Largus, médecin et écrivain romain, souligne l’efficacité de diverses plantes médicinales et des eaux ferrugineuses utilisées pour les soins de la vessie notamment.

Saturnia abritait les thermes Étrusques en plein air les plus connus de l’Antiquité.

Ses eaux sulfureuses, surgissant à 37,5°, provenaient des flancs sud du Mont Amiata et des collines dell’Albegna e dei Fiora. Aujourd’hui il ne reste malheureusement que quelques vestiges (la Porta Romana parcourue par la Va Clodia) de cette cité, détruite au VIème siècle.

Néanmoins, pas de témoignages nous sont parvenus du passé pour démontrer la ferveur du peuple Étrusque pour les eaux thermales, à part quelques citations de Strabon, d’Horace et de Tibulle, des débris de statues et des ex-voto.


06 La Vigne et les Oliviers

La culture de l’Olivier n’a été un élément important de l’économie qu’à partir du IIe siècle avant Jésus-Christ, car auparavant l’huile était directement importée d’Egée comme le témoignent les restes de très nombreuses amphores grecques.

Retrouvés dans les nécropoles Étrusques, les fresques et les vases témoignent souvent des scènes de gaulage ou de personnages tenant de longs bâtons.

À cette époque, les produits de l’oleiculture servaient principalement à la confection d’onguents, de cosmétiques ainsi qu’à l’éclairage.

Le vin, dont le nom Étrusque vinum est manifestement emprunté cette fois au latin, était produit un peu partout en Etrurie et la viticulture, d’après l’outillage identifié,  est considérée aujourd’hui comme remontant au moins à l’âge du bronze.

Les Étrusques qui maîtrisaient la greffe de la vigne étaient producteurs de vins rouges appréciés des Romains, ou du blanc doux qu’ils préféraient pour leur consommation courante à partir des IVe et IIIe siècles avant Jésus-Christ. Ils furent les premiers viticulteurs de la péninsule.

C’est en faisant goûter le vin et l’huile d’Etrurie qu’Arruns de Chiusi aurait séduit les Gaulois et les aurait finalement convaincus de faire le grand voyage vers le Sud, région qui produisait bien au-delà des besoins de ses habitants.


07 La Femme Etrusque

La place des femmes dans la société Étrusque était importante dans la vie quotidienne de ce peuple tant au niveau politique qu’administratif, à la différence des femmes grecques ou romaines. Toutefois, seule la condition des femmes aristocratiques est connue de nos jours.

Parée de tous ses bijoux aux côtés de son mari, la femme Étrusque participait aux banquets, s’adonnait aux exercices physiques et assistait aux jeux. Des objets découverts dans les tombes montrent également qu’elle pratiquait des travaux manuels comme le filage et le tissage.

Les femmes Étrusques pouvaient aussi posséder des biens en leur nom propre, gérer leur maison, leurs propriétés et faire du négoce.


08 La Musique

La musique était une forme d’art qui accompagnait la danse, les saltimbanques dans leurs exécutions, les cérémonies religieuses, les banquets et les fêtes, mais qui rythmaient également des activités aussi diverses que le travail des cuisiniers, les coups de fouets donnés aux esclaves, les combats de boxe ou les manœuvres militaires.

La musique était omniprésente en Etrurie, de façon telle qu’il était plus difficile dans une ville Étrusque de trouver une zone silencieuse !

Les différentes représentations trouvées sur les tombes, fresques, dessins sur vase, inscriptions, sculptures, mobilier… montrent l’utilisation aussi bien d’instruments à vent comme l’aulos (ancien hautbois), que des instruments à corde tel que la lyre ou la cithare. Le peuple Étrusque était également l’inventeur du buccin (instrument à vent). Les instruments à percussion étaient quant à eux aussi bien utilisés pour des signaux à caractère guerriers que pour l’art musical (tintinnabule avec sa clochette ou le croate, ancêtre de la cymbale).

La musique faisait partie à part entière des Ludi,  ces jeux Étrusques à vocation rituelle et votive : théâtre, musique, mime spectacle de danse ou de ballet. Les danseurs (appelés ludions) sautent, glissent, réalisent des figures.


09 L'Hydraulique

Les Étrusques véritables « maîtres de la science et des techniques hydrauliques » ont su mettre en valeur des terres qui n’étaient pas toujours naturellement propice à l’agriculture. En effet, les sols imperméables restant facilement inondés, il a donc fallu les drainer grâce à un réseau de canicules (caniculus : conduit souterrain) creusés dans le tuf.

À Véies par exemple, des galeries souterraines s’étendaient sur plusieurs kilomètres et des puits verticaux conduisaient les eaux stagnantes vers ces canicules qui les déversaient ensuite dans les ruisseaux puis dans le Tibre.

Ces opérations de drainage ont aussi permis de lutter plus efficacement contre la malaria qui sévissait et servira de nouveau dans toute la région après l’époque Étrusque.

Bien d’autres opérations spectaculaires témoignent de cette technique Étrusque : des puits comme le très beau pozzo Sorbello à Pérouse, la route dite du « Cavone » à Sovana, des citernes monumentales à Chiusi ou comme celle de Veies encore, qui se trouve sur l’acropole de Piazza d’Armi et qui est d’époque archaïque.

A Norchia, au cœur de l’Etrurie rupestre, on connaît aussi la Cava Buia (la gorge obscure) qui court sur 400 mètres et a été transformée en route romaine : ce sera la via Claudia, à 40 milles de Rome.


10 La Divination

La divination chez les Étrusques consistait à prédire l’avenir ou assoir une prise de décision comme dans toute divination avec l’usage de certains objets et pratique qui leur étaient propres. L’art de la de la divination aurait été apporté aux Étrusques par Tagès, fils de la terre.

Tous ces rituels été consignés dans les librairies spécifiques et qui nous ont été rapportés par les auteurs latins dans la somme que constitue l’Estruca disciplina.

Les officiants (interprètes et non prêtres) étaient les haruspices. Leur principale méthode était l’hépatoscope qui consistait à scruter les entrailles d’un animal de préférence le foie. 

Ils procédaient également à l’observation de prodiges. Il s’agissait là d’interpréter des phénomènes naturels survenant dans le cadre de conditions exceptionnelles, par exemple, la chute sans cause apparente d’un rocher ou d’un arbre qui s’avérait être un des hospices les plus graves.

À Rome l’emblème des augures était le lituus, un bâton à l’extrémité recourbée en forme de crosse, et que l’on peut se demander si l’origine de cette emblème ne doit pas être recherchée en Etrurie, où il est souvent représenté.

« Les Étrusques pensent quant à eux que les nuages se heurtent afin de produire la foudre ; en effet, comme ils rapportent toutes choses à la divinité, ils estiment non pas que les choses ont une signification parce qu’elles se produisent mais bien qu’elles se produisent à seule fin de signifier. »

Questions Naturelles, II, 32, 2


11 Le Théâtre

Bien que nous n’ayons aucun témoignage littéraire de l’existence d’un art dramatique Étrusque hormis la citation par Varron, d’un certain Volnius  qui écrivait des tragédies au IIe siècle avant notre ère, il ne fait plus de doute que les Étrusques connaissaient et appréciaient le spectacle théâtral.

La découverte d’un petit théâtre à bordé de gradins proche d’une tombe de Tarquinia, et datant du Ive siècle, en montre l’usage religieux, notamment funéraire.

De même,  la mise au jour, à Tarquinia, Chiusu, Voltera, de sarcophage représentant des scènes de tragédies grecques et des mises en scène spectaculaires (comme les gouteront plus tard les Romains) permet de comprendre l’intérêt des Étrusques pour l’art dramatique. Or ces sarcophage datant, au plus tard du IIIe siècle, c’est-à-dire du temps où le théâtre romain balbutiait, il n’est pas permis d’envisager une quelconque influence romaine dans ce domaine.

Tite-Live, au début du livre 7 de ses histoires, nous raconte l’origine des ludi scaebici, des jeux scéniques à Rome. C’était en 364 avant notre ère, et la ville connaissait une fois encore une de ces « pestes », en fait des épidémies de Malaria, qui ravageaient la population. Il fallut faire appel, pour apaiser les dieux irrités, à un rite nouveau, à une « superstition étrangère ». On fit donc venir d’Etrurie des ludions, danseurs dont Tite-Live nous avoue qu’ils ne manquaient pas de grâce dans leurs évolutions, bien qu’il n’y ait pas de chant, pas d’argument pour leur ballet.


12 L'Alphabet Etrusque

Les premières inscriptions retrouvées remontent au VIIe siècle avant Jésus-Christ, quand il fallut que les Étrusques favorisent les échanges économiques.

C’est l’alphabet hellénique (de Cumes) qui servit pour l’essentiel à écrire l’étrusque, qui comportait 26 lettres (dans le modèle d’alphabet) dont quatre ne sont jamais utilisées (B, C, D, O).

Les Étrusques ont été amenés à créer un nouveau signe pour noter le son F : c’est un signe qui ressemble tout à fait à notre chiffre 8, et pour lequel nous ne voyons pas vraiment d’antécédent.

En tout cas, à partir de 550 avant notre ère, c’est un signe qu’on repère très vite dans les inscriptions, par exemple, le cippe de Pérouse nous met-il sous les yeux, à plusieurs reprises, le nom de la famille A8UNA (=Afuna).

Cet alphabet classique reste d’actualité jusque vers le IIe siècle avant Jésus-Christ, où il commença à être concurrencé par l’alphabet latin. L’Etrusque s’éteignit peu après.

De manière anecdotique, vous pourrez lire sur chaque banc (dessiné spécialement et uniquement pour Villa Étrusque) de la résidence un mot constitué de lettres Étrusques.

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